L’aide des anges

La viera fustigea la demi-elfe du regard. Pour qui la prenait-elle ? Une fille de joie ? Certes pas... Elle avait déjà géré des maisons qui leur étaient destinées, mais n'en avait jamais fait partie... Elle ne se faisait jamais payer... Mais e contact de l'homme la fit sourire... Au moins, lui était agréable... Pourquoi s'inquiéter d'une fille jalouse ? La vie était trop courte pour s'attarder sur des colères passagères...

- J'accepte avec joie ta proposition... L'alcool est l'une des choses sur terre que je préfère...

Mais bien évidemment, ce qu'elle affectionnait au plus haut point ne se trouvait pas sur terre... Mais bien plus haut... "Ah... Monter au ciel..." Sans montrer la nature des ses pensées, afin d'épargner les pensées chastes de l'elfe, elle se laissa entraîner par l'élémentaliste vers le comptoir... Elle se tourna un instant vers l'ange, lui adressant un clin d'oeil. Elle reviendrait...

- Un hydromel, simplement, je te remercie...

Tani tourna légèrement la tête vers le démon accoudé au comptoir, sans se défaire de la légère étreinte de l'homme, afin de ne pas lui donner l'impression de le léser...

- Voilà qui erst très instructif... La pureté n'est donc pas ton fort, à toi ?

Et puis... Rien n'empêchait de respecter la pureté tout en prenant du plaisir... Rien n'était incompatible, et certes cela moins que le reste...

- Mais si tu veux, je peux t'aider...

- Une table ? Mouui... On peut y faire tellement de choses...

Elle croyait avoir seulement pensé ses mots, mais elle s'aperçut que même si elle avait parlé tout ba, elle les avait prononcé... Elle secoua la tête, puis se tourna vers celui qui avait parlé... Le démon n'avait même pas vraiment prêté attention à ses paroles... Tant pis...

- Je veux bien, mais... Ne serait-ce pas... Incorrect de laisser ainsi vos compagnons ? Je ne veux pas choquer...

Salima soupira à nouveau. Il fallait absolument qu’elle se débarrasse de cette peste. Sinon la quête risquait de s’en retrouver changée et ça, Salima ne pouvait se le permettre.
Qu’elle aille donc aguicher les pochtrons du fond. Ou même avec cette élémentariste en mal de phantasme.

-Seigneur. Je crois que plus rien ne nous retient dans cette auberge. Il est grand temps de nous expliquer le but de votre quête comme vous le propose ce démon. En faisant attention d’y exclure tout élément n’y trouvant aucune utilité. Surtout si elle même préfère vaquer à d'autres occupations.

Dit elle en fusillant Tani du regard.

Tani regarda indifféremment la demi-elfe. La rancune ne servait à rien, sauf à gâcher des instants durant lesquels l'on pouvait penser à tout autre chose... Elle répondit donc calmement...

- Tu sais, quoi que vous projetiez, je pourrais sans doute être utile. Je suis prêtresse, et ai en conséquence de nombreux dons utiles lors d'un voyage, aussi dangereux soit-il... Et j'aime beaucoup les voyages...

Ainsi donc, ils allaient partir... Tous... Et elle serait venue là pour rien... Elle devait se débrouiller pour les accompagner, et mettre en avant ses dons de prêtresse l'y aiderait, quoiqu'elle aurait toujours un atout en poche... Bien qu'elle n'aie pas de poche...

le Magicien suivit la scène avec attention. Il observa la nouvelle intervenante avec un certain intéret, non pas que ses instincts de mâle soient exacerbés par sa présence, mais par pure et simple curiosité scientifique.

"Vilindra, veuillez noter je vous prie que le spécimen Viera ici présent semble en phase propice à la procréation et entame une parade nuptiale..."

L'analogie zoologique qu'il utilisait là n'était pas une simple provocation : Il avait toujours trouvé les vénérateurs (et particulièrement les vénératrices) de Sharess diaboliquement "bestiaux" dans leurs réactions face à une "proie" potentielle... Une sorte de chasse érotique où les plus primaires instincts semblaient faire surface pour favoriser "la survie de l'espèce" (et dans le cas présent sans doute "l'éllaboration" de curieux hybrides") bien que le paladin semble particulièrement hermétique aux insinuations de la belle.

Il regarda ensuite la bretteuse, en haussant le sourcil... Il la trouvait foncièrement désagréable depuis le début, l'innocence et la naïveté qui émanait d'elle lui aparaissaient comme particulièrement dérangeante, et il en était de même de sa précipitation, Il lui fit comprendre en exhalant un soupir d'agacement à sa dernière intervention.

"Puéril... Tout simplement enfantin"

Dit-il à voix basse

Salima remercia l’homme du regard. Ses yeux gris parfaitement calme. Faisant comme si la salle était silencieuse. Elle avait l’habitude d’être la cible de moqueries. Elle savait également pertinemment qui était l’auteur de cette farce. La manière se condescendante du démon de la plaindre était tellement typique.
Elle se contenta de ravaler les paroles qu’elle s’apprêtait à prononcer.
Il était clair que le démon, comme le mage était trop heureux d’avoir une femelle dans le groupe avec qui partager ses fantasmes.
Qu’il en soit donc ainsi. Qu’ils se battent donc pour leur os. Ce n’était plus son problème.
Salima resta donc muette, hormis pour passer sa commande à un serveur.

Le mage semblait considérer le petit groupe avec un intéret croissant : Il y'avait là bien assez de " passionnants sujets d'étude" pour remplir plusieurs mois de recherches. Il avait été particulièrement intéressé par l'interaction de l'élémentaliste et la vague de chaleur que son corps venait d'émettre : Baskerville en était d'ailleurs troublé, et sa langue pendait alors qu'il expirait avec difficulté à cause de la chaleur.

"Eh bien très chère assistante, il semblerait que nous ayions beaucoup à voir et à faire, par Oghma"

Vilindra, qui n'avait toujours pas dit un seul mot acquiesca légèrement du chef et esquissa un mince et timide sourire.

Voyant deux possibles prétendants commencer à partir, sans hésiter, Tina se défit de l'étreinte de l'élémentaliste pour les suivre. Après tout chacun d'eux avait montré qu'ils l'appréciaient... A leur manière, certes, mais elle pourrait compter sur eux... Elle regarda par dessus son épaule pour voir la réaction de l'homme juste derrière elle. Il semblait un peu déçu, alors elle lui prit le bras pour l'entraîner avec elle...

- Ca ne te dit pas le beau voyage qui nous attend ? Moi j'aime beaucoup voyager, et rien de tel que de voyager en bonne compagnie !

Pour une prêtresse de la Déesse des plaisirs et des voyages, quoi de plus normal... Elle jeta un regard à la ronde, jaugeant ceux qui étaient susceptibles de les accompagner... Elle passa le bout de sa langue sur ses lèvres. Une bonne compagnie... Tout cela promettait d'être très intéressant, et beaucoup de sensations... Elle sourit, et sortit à la suite du démon et de l'ange, sa main toujours posée sur le bras de l'homme. Une fois dehors, elle le lâcha, et se mit entre les trois créatures... Au moins, elle n'aurait pas de quoi s'ennuyer...
Tandis qu'ils avançaient, personne ne regardait sur les toits, ou un gros chat suivait leur progression avec intérêt...

Le Mage était finalement enchanté d'être tombé sur une si enrichissante compagnie, et il lui semblait désormais évident qu'il ne perdrait pas son temps en futilités. Il se mit donc à suivre le petit comité, joyeusement talonné par le Dobermann, après avoir vivement recommandé à son assistante de noter le moindre détail intéressant.

Lorsqu'ils furent dehors, Baskerville se mit aux arrêts, les oreilles tendues, l'oeil vif et la truffe aux vents. Puis il se mit à aboyer férocement en direction des toits, les dents (incroyablement aiguisées par ailleurs) en avant et un fin filet de bave gouttant de ses babines.

Le Docteur sembla rapidement exaspéré, il soupira vivement à l'attention de Vilindra, en lui siginifiant un léger hochement de tête en direction du chien.
Vive, celle-ci comprit vite qu'elle devait le calmer, et se prépara à incanter (avec une fort jolie voix d'ailleurs) ce qui sembla être aux connaisseurs un sort de charme-animal.

Malheureusement, l'effet ne fût pas celui escompté, car le chien s'était ramassé sur lui même, et à la suite d'un bon prodigieux et littéralement hors de portée d'un chien, il atterit sur les toits, et le sort de la pauvre assistante vint calmer deux rats teigneux qui se disputaient à mort un vieux morceau de semelle...

"Peste soit de ce chien...Il a du flairer quelque chat" gromella Einrich

Il jeta un regard mauvais à Vilindra qui baissa immédiatement la tête, puis il sortit une cloche dorée de sa besace en réprimant un soupir las alors que les aboiements s'éloignaient de plus en plus tout en redoublant d'intensité.

Le mage secoua rapidement la cloche, qui n'émit aucun son audible (tout juste peut être un léger picotement assez peu agréable au niveau de l'oreille interne de la viera et de la semi-elfe... Vilindra se frotta le pavillon avec une légère grimace)

Couinements lointains, puis aboiements rauques suivis d'un silence.
Baskerville reparut sur un toit proche peu-après, penaud et les oreilles basses. Le Mage se contenta de claquer des doigts en indiquant le sol près de son pied et le chien, en reproduisant un de ses sauts magistraux, se réceptionna la queue basse à l'endroit exact indiqué par le Docteur.

"Voila, ça t'apprendra à courser les sales bêtes à poils et à plumes"

Il se retourna ensuite vers l'assemblée tout en rangeant soigneusement sa cloche et se remit à avancer suivi de la bête, toujours aussi peu fière, et de son assistante qui semblait la prendre en pitié.

"Veuillez pardonner ce léger contretemps, mais ce chien est une plaie...

Suivant le mouvement, Salima fut tout de même rassuré de voir que le paladin semblait avoir reprit les choses en main.
Elle regarda avec curiosité l’humain ramener à l’ordre son animal avec une clochette des plus étrange. Au lieu de tinter, elle émettait des vibrations qui résonnèrent dans ses tympans. Les humains fabriquaient de drôles d’objets.
Mais elle avait mieux à faire dans l’immédiat. Comme surveiller la viera. Elle commença donc à marcher prés d’elle le plus naturellement du monde.

Les humains étaient décidément d’un sans gène. Mais si elle devait le côtoyer autant essayer de s’entendre.

-Mon père est mort suite à un accident au cours d’une partie de chasse d’un seigneur. Et quand à ma vie, habituellement, je loue ma lame au plus offrant. Généralement en temps que garde du corps auprès de jeunes nobles. Quand au reste de ma vie, il vous faudra attendre avant d’en savoir plus.

Dit elle en retirant le bras de l’humain de son épaule.